Un lieu à décrouvrir...

Publié le par Thierry Ze All Black Dude

Kia Ora!

Depuis que j'ai rencontré Philippe, les échanges par e-mails ne s'arrêtent plus! Il s'est amusé à me lancer un défi de trouver le nom d'un endroit avec un seul indice, un plan topographique. J'ai passé des heures à trouver le nom de l'endroit magique (dixit le grand manitou). Eh ben, j'ai dû supplier pour qu'il me donne un autre indice. Le voeu réalisa et j'ai trouvé le nom de South Port qui se trouve au bord du lac Manapouri dans l'île du sud (dans la région du Fjordland).

 Il m'a défié d'y aller à cet endroit. Voilà son récit:

"Cher Monsieur Ze All Black Dude,

 

 

Dans la noble quête qui fut la vôtre, celle de découvrir un nom que peu de gens connaissent, je me permets de vous donner ici quelques informations. Cette région très sauvage n’ayant certainement pas beaucoup changé en un quart de siècle, les lieux auront encore conservé, en tous cas je l’espère, cette magie qui a opéré un tel impact sur votre serviteur que les années n’en ont, en aucune manière, altéré le souvenir ébloui !

 

En janvier 1980, étant descendu au grand-hôtel, pardon, au camping de Manapouri, je demande à son propriétaire de m’indiquer un endroit où je pourrais passer une journée dans un endroit de charme, pas trop loin et dans une tranquillité absolue. Il sort une carte, regarde dans toutes les directions pour s’assurer que personne ne nous épie et pointant vers un lieu pas très éloigné du village, il murmure : « ici ! ». Puis il me prête sa bicyclette en me recommandant d’aller jusqu’au bout de Supply Rd. Arrivé là, me dit-il, tourne le dos à l’eau (pas aux morilles !) et, courageusement, enfonce-toi dans la forêt droit devant toi, grimpe jusqu’à un petit col et redescend vers cette baie magique, qui s’appelle South Port. Magnifique, m’exclamé-je, les sens déjà en éveil à l’idée de fouler un sol où la main de l’homme n’a pas souvent mis les pieds !

 

Mais attention, ajoute-t-il d’une voix intimant la prudence, l’on n’y trouve pas de sentier, tu devras mener une lutte sans merci contre la végétation luxuriante, enjamber les rochers et les troncs morts, recouverts d’une mousse dont l’épaisseur, presque partout, avalera goulûment tes jambes jusqu’au-dessus du genou. Et si tu y perds ton chemin (difficile puisqu’y en a pas !!), sache qu’il pourrait se passer des lustres avant que tes restes ne soient découverts. En fait, ta petite personne serait plus vite retrouvée si elle disparaissait dans la crevasse d’un glacier suisse à plus de 4000 mètres… !

 

Afin de me rassurer quelque peu, j’essaie de mieux cadrer mon périple en demandant à mon hôte le nombre d’heures qu’il me faudra pour atteindre ce coin de paradis. Pas plus de 15 minutes, me dit-il, si tu prends la bonne direction, une simple ballade de santé.

 

Well, well, well…. Si je peux vous raconter cette histoire aujourd’hui, ce n’est pas parce que j’ai survécu en décidant de ne pas y aller. Non, ma curiosité et mon désir de découvrir cette baie enchanteresse furent les plus forts et je me lançai dans l’aventure, avec beaucoup d’espoir et un peu d’appréhension. Evidemment, ne pas se perdre dans un tel endroit peut se révéler une gageure… mais je fus chanceux : après 3 longs quarts d’heures d’une marche épuisante et inquiétante (les experts disent qu’il n’y a pas d’animal dangereux en Nouvelle-Zélande mais, quand on se trouve dans un tel amas de verdure exubérante, on se demande si ces experts ont bien fait leur travail et disent vrai…) j’ai vu apparaître graduellement, se découvrant lentement entre les troncs, les branches et le feuillage épais, cet endroit idyllique, un joyau dans son écrin de verdure, cadré par le bleu léger du ciel, le vert profond des hautes montagnes couvertes de forêts primitives et le vert bouteille du lac. Devant moi une plage de galets, s’incurvant de chaque côté comme 2 bras se tendant vers le large et se relevant en amas rocheux, comme pour mieux protéger l’endroit.

Pour ceux qui ont tenu bon et lu jusqu’ici, j’ajouterai que j’y passai une journée fort agréable, mais dans une solitude toute relative, un Kereru m’ayant surveillé de longues heures du haut de son arbre. Là faut que j’arrête, sinon je n’aurai plus rien à mettre sur votre blaugue, cher Monsieur Dudemuche. Et je vous laisse le soin d’expliquer à vos lecteurs ce qu’est un Kereru."

Un Kereru??? heu... Faut d'abord que je potache là dessus!!

Thierry alias Dudemuche..

 

Publié dans Kiwipedia

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